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Le rôle de la communauté dans l’intervention

Sans la participation active de la communauté, une boîte à outils, un programme ou une intervention spécifique à un besoin n’est qu’une idée sans aucune base pour réussir. Les communautés fournissent aux organisations des informations essentielles pour savoir si l’intervention est efficace et comment elle les affecte. Grâce à ces informations, les organisations sont en mesure d’adapter leurs interventions pour mieux répondre aux besoins de la communauté. Par conséquence, il faut des personnes et du temps pour mettre en œuvre des interventions et s’assurer qu’elles sont maintenues et améliorées en permanence. Par conséquent, les communautés doivent avoir l’intention et la volonté de faire des efforts, car cela les aidera à persévérer lorsqu’elles rencontreront des difficultés à l’avenir.

Après tout, le but ultime de toute intervention est de donner du pouvoir à la communauté.

La reconnaissance du problème que l’intervention vise à résoudre, l’intériorisation des raisons qui la sous-tendent et l’attribution d’une valeur collective à l’intervention sont des éléments clés pour garantir la réussite de la mise en œuvre de tout programme adapté aux besoins. Par exemple, dans chaque sphère de la vie sociale, il y a des écoutant-es et des orateurs. Cependant, tous les écoutant-es ne savent pas comment écouter efficacement ni comment faire face à la fatigue de la compassion, aux traumatismes secondaires, etc. Dans l’un de nos précédents articles nous avons discuté de l’importance des écoutant-es dans nos communautés et des défis auxquels ils sont confrontés, et pourquoi développer une trousse d’outils était crucial pour soutenir la santé mentale de nos écoutant-es.

Cependant, la création de la boîte à outils n’était que la première étape. Actuellement, Amal élabore des sessions de formation pour les personnes désignées comme « écoutant-es » et pour tout autre membre de la communauté afin d’améliorer leurs capacités d’écoute, de connaître les ressources et les signes d’usure de la compassion, entre autres choses.

«Ce projet écoutant-es consiste à « s’aider soi-même » et à « être capable d’aider les autres et de devenir [encore] plus compétent . Comme pour tout autre emploi/poste, nous attendons un ensemble de qualités. Ainsi, en développant un projet de cette nature qui promeut l’écoute active et renforce les réseaux informels dans lesquels nous sommes intégrés, nous aidons à la fois celui qui écoute et celui qui parle»

– Christine Menendez, coordinatrice du Centre Amal

Comme l’a dit Menendez, nous faisons tous partie de réseaux — informels et formels — et ces réseaux fluctuent et évoluent.

En raison de l’accent mis sur le rôle de la communauté dans l’intervention d’Amal, ou d’autres interventions dirigées par la communauté, les différences entre les communautés doivent être prises en compte. Le projet « écoutant-es[AL1]  », qui est financé par le Centre SHIFT pour la transformation sociale de l’université de Concordia, a un autre produit en préparation : un modèle d’évaluation des besoins spécialement conçu pour répondre aux problèmes et aux défis d’écoute présents dans une communauté donnée.

Le modèle est développé en tandem avec les sessions de formation. L’un des objectifs des sessions de formation est de comprendre les obstacles présents dans les communautés qui empêchent une écoute efficace — ce qui sera intégré dans le développement du modèle d’évaluation des besoins.

S’agit-il de sujets tabous ?

Est-ce le fossé entre les générations ?

Est-ce l’absence d’un espace sûr ?

S’agit-il d’idées préconçues concernant les normes de genre, la violence, la race, etc.

Est-ce la prévalence du « gaslighting » (en anglais) ?

Cela renvoie à l’interaction entre les communautés et les organisateurs qui développent ou mettent en œuvre des interventions : les organisateurs doivent être clairs sur ce qu’ils visent à atteindre et sur la raison pour laquelle cela est pertinent pour cette communauté spécifique ; et les communautés doivent pouvoir faire confiance à l’organisation pour fournir un retour d’information et des réponses honnêtes.

Parce qu’en fin de compte, nous voulons que les communautés prennent les rênes et soient capables d’organiser elles-mêmes ces ateliers en fonction de leurs besoins respectifs.

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À propos de l’auteur:

Sara Eldabaa est une Montréalaise d’origine égyptienne qui a vécu toute sa vie à Montréal. Elle a récemment obtenu son baccalauréat en psychologie de McGill et elle poursuit actuellement un diplôme en journalisme à Concordia. Elle s’intéresse à la condition humaine et apprend les histoires des gens, en particulier celles appartenant à des personnes qui ont été délibérément ignorées ou réduites au silence.